Moubelet Boubeya affirmerait qu’aucun opposant ne gagnerait tant qu’il serait ministre
Ces propos très graves auraient été tenus par l’actuel ministre gabonais de l’intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya le 28 décembre dernier, rapporte une missive qui a fuité cet après-midi sur les réseaux sociaux.
Ce courrier daté du 5 janvier de Léon Paul Ngoulakia adressé au ministre de l’intérieur revient sur les nombreuses mises en gardes formulées à son encontre lors d’une convocation à laquelle était également présent le patron de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) Célestin Embinga.
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Des propos témoins d’une démocratie à deux vitesses
Si l’on comprend mal que le ministre lui-même dirige des interrogatoires sur convocation, l’on comprendra encore plus mal les propos qu’il aurait prononcé pour dissuader Léon Paul Ngoulakia de faire des sorties publiques depuis sa démission tonitruante du parti démocratique gabonais le 19 octobre 2015.
Dans le courrier rendu publique par le journaliste en exil Jonas Moulenda, Léon Paul Ngoulakia s’adresse au ministre de l’intérieur Pacôme Moubelet Boubeya et rapporte les propos issus de cette convocation où avait été convié un des frères cadets de Ngoulakia alors que celui-ci se trouvait pourtant à Libreville.
Le courrier rapportant les propos du ministre de l’intérieur gabonais
Parmi le florilège de propos attribués au ministre de l’intérieur, figure celui de peser de tout son poids pour qu’aucun « opposant ne gagne tant qu’il sera ministre ». Un message clair qui montre bien la ligne rouge sans cesse franchie par les différents ministres de l’intérieur de l’ère Bongo. Usant de la puissance publique pour garantir les victoires sans bavure des candidats du parti au pouvoir.
Transparence électorale ?
Posant ainsi de sérieux problème de transparence électorale pour la prochaine préchaine présidentielle qui tentera de faire mentir les 49 ans de pouvoir sans discontinuité de ce parti qui n’a toujours pas réussi à se départir de ses vieux démons hérités du monopartisme. Ironie du sort, cette transparence électorale avait pourtant été appelée par Ali Bongo le 31 décembre dernier lors de son traditionnel discours de vœux à la nation.
Un exemple si en fallait encore d’une république au service d’un parti et non d’une Nation. Mieux la volonté des électeurs est sans foulé au pied par des personnalités politiques qui sont d’être des démocrates. Ainsi va la démocratie à la gabonaise ! Celle qui ne ressemble à aucune autre, celle spécifique à un parti-Etat qui n’a pas en odeur de sainteté l’alternance politique qui signerait la fin de leurs privilèges et autres intérêts pécuniaires.
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