Pouvoir Idéologique

J.-F. Ntoutoume Emane, ancien cerveau zélateur du pouvoir quitte le PDG avec un malaise

J.-F. Ntoutoume Emane, ancien cerveau zélateur du pouvoir quitte le PDG avec un malaise
J.-F. Ntoutoume Emane, ancien cerveau zélateur du pouvoir quitte le PDG avec un malaise © 2015 D.R./Info241

Jean-François Ntoutoume Emane réputé pour avoir été l’un des idéologues du Parti démocratique gabonais (PDG), l’ex-parti unique, toujours au pouvoir depuis 1967, quitte le navire chancelant en créant le ’’Mouvement démocratique et patriotique pour la Refondation (MDPR). L’histoire se souviendra qu’il a jadis adoubé Ali Bongo lors de la présidentielle de 2009.

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De file en aiguille, cette rumeur, énième démission d’un cadre politique du PDG, et pas des moindres, ancien bras droit d’Omar Bongo s’est finalement avérée dans les faits. Le peuple se rappelle comme si c’était hier, qu’en 1998, le dictateur, pilleur assermenté Omar Bongo en avait fait son directeur de campagne électorale avant de le propulser Premier ministre vu ses prouesses de faiseur de roi.

Dans sa surprenante diatribe contre le magistère et la gestion chaotique peu orthodoxe du destin du Gabon par Ali Bongo, l’ancien premier ministre, père de l’actuel ministre du travail et de l’emploi, M. Simon Ntoutoume Emane, récemment confirmé dans l’équipe gouvernementale Ona Ondo III, a fait une récurrente critique acerbe du régime en place au Gabon depuis 2009.

Très surmonté contre les jeunes cadres du parti, préférés par le palais du Bord de mer, au détriment des anciennes gloires, complices des violations des droits humains et des libertés publiques perpétuées durant 42 ans par Omar Bongo, qui selon lui s’enrichissent abusivement. Tout comme il l’a fait lui à satiété autrefois, l’ancienne édile de Libreville s’est curieusement interrogé en ces termes « comment ne pas se révolter devant tant d’injustices et de privations endurées par les Gabonaises et les Gabonais depuis 5 ans ? »

En se recouvrant soudainement des lorgnons et loupes lucides qui lui auraient permis de se soigner de sa cécité tardive, dans son propos, le laudatif des détournements des fonds publics des Bongo s’est rendu compte du quotidien misérable des Gabonais. Jean-François Ntoutoume Emane, très reconnu au Gabon pour ses louanges encomiastiques du pouvoir PDG a pointé des nombreuses injustices auxquelles sont confrontées, selon lui, les citoyens jours après jours.

Partant des retards de paiements des bourses des étudiants des universités du pays comme ceux apprenant à l’extérieur, de la précarité de l’Université Omar-Bongo, des écoles primaires bondées, les hôpitaux détruits et manquant de matériels jusqu’au cas des retraités sans pensions, la cherté du coût de la vie qui cause la dislocation de la classe sociale moyenne, en passant par les PME gabonaises asphyxiées à cause des factures impayées, la corruption démesurée, l’enrichissement brusque de certaines personnalités aux affaires, la méchanceté, l’arrogance, etc.

Ntoutoume Emane avec sa nouvelle vision déjà ressassée par tant d’autres rossignols vomis du pouvoir avant lui a présenté l’état déprimant du Gabon de nos jours. « C’est à se demander si nous avons un gouvernement digne de ce nom », a-t-il martelé. Avant de souligner que son mutisme a été fait à dessein. Il a selon lui, pris le temps d’observer et d’analyser minutieusement comment le pays est mal managé, depuis cinq ans.

L’ancien apologétique d’Omar Bongo a en outre dénoncé la destruction du palais des conférences de la Cité de la démocratie, indiquant que l’investissement réel du Gabon est tombé à son plus bas niveau des dix dernières années. En tant qu’ancien vizir de la primature gabonaise, il a fait remarquer que plus de 2400 milliards de francs CFA de budget ont été dépensés au cours de ces cinq années, sans des retombées économiques et des résultats de développement concrets.

Dans un pays où, a-t-il indiqué, plus de 30% de la population est au chômage. Jean-François Ntoutoume Émane a souligné également que climat de mauvaise gouvernance n’a pas permis aux investisseurs de poursuivre leurs projets d’entreprises au Gabon. Préférant des pays frontaliers. Tout ce constat amer lui a fait s’exclamer que « le Gabon se trouve dans une situation ridicule ».

En faisant son autocritique et son examen de conscience, jugés un peu trop tardifs par les citoyens déçus, Jacky encyclopédiste a rappelé à l’assistance qu’en 2009 il avait fait un geste qui a marqué le tournant de la campagne présidentielle dernière. Image qui a été relayée dans une communication politique et d’affichage publicitaire à travers tout le territoire national. Où en le voyait fièrement soulevé le bras d’Ali Bongo Ondimba, alors candidat à la présidence de la République, pour le compte du PDG. Marquant son attachement au projet politique qu’il dénonce vertement aujourd’hui.

Face à la situation délabrée du pays, de toutes les malversations financières et surtout de la crise généralisée que vit le pays, il a formulé son mea culpa : « je supplie le peuple gabonais tout entier de me pardonner de m’être lourdement trompé sur la capacité de l’homme à diriger le pays ». « Je l’ai fait par solidarité à mon parti, par fidélité à Omar Bongo  », a-t-il indiqué. « Rien ne justifie l’injustice et la tyrannie dans notre pays aujourd’hui », a-t-il précisé avant de déclarer solennellement : « à compter de ce jour, je ne suis plus membre du PDG ».

Notons que son propos de circonstance a duré 3 heures de temps. Et durant cette dernière, à plus de 75 ans, Jean-François Ntoutoume Emane, s’est écroulé avant la fin de son discours. Affaibli par un malaise qualifié par ses proches d’hypoglycémie. Apeuré, l’assistance a retrouvé après quelques minutes, une accalmie. A l’image d’un round de boxe, après quelques instants de panique et de réanimation, Jacky mille diplômes, la matière grise dogmatique du PDG s’est remis sur pied en fin zélateur, il a conclue sous un tonnerre d’acclamation.

Cette déclaration politique de Jean-François Ntoutoume Emane s’est ainsi organisée avec une présence accrue des membres de l’Union nationale, du Front de l’opposition pour l’alternance. Sans oublier, les figures de proue des partis politiques de l’opposition pris à contre-pied. Le peuple optimiste, qui a une coutre mémoire selon Ali Bongo, n’ignore pas que tous ces anciens caciques furent des fidèles serviteurs du pouvoir sous l’ère Omar Bongo. Et certains ont soutenu Ali Bongo à son entame.

Entre autres, Didjob Divungi Ndinge, Raymond Ndong Sima, Jean Eyéghé Ndong, Zacharie Myboto, Louis Gaston Mayila, Jules Aristide Ogouliguendé, Casimir Oyé Mba, Eloi Rahandi Chambrier, Jacques Adiahenot, Philibert Andzembé. Et des opposants radicaux comme Richard Moulomba, David Badinga, Robert Tchoréré. On note également la présence des membres de la société civile libre avec Marc Ona et Marcel Libama…

@info241.com
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