Des personnalités, pas des moindres, de la société civile, des partis politiques et des intellectuels ont fustigé le contenu du projet de sortie de crise bien trop tendre avec les auteurs du coup d’Etat du 17 septembre. Le projet sera soumis ce mardi aux chefs d’états des pays membre de la CEDEAO, à Abuja la capitale du Nigeria lors d’un sommet extraordinaire.
Le "projet d’accord politique de sortie de crise" a été lu dimanche soir à l’hôtel Laico de Ouagadougou par un représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le texte propose notamment de restaurer le président Kafando, renversé jeudi par un coup d’Etat militaire, et d’amnistier les putschistes. Les médiateurs de la CEDEAO souhaitent aussi que « les personnes dont les candidatures ont été invalidées soient autorisées à participer aux prochaines élections ».
Il s’agit principalement, des candidats proches de l’ex président Compaoré, qui ont été exclus, suite à une loi votée par l’Assemblée intérimaire. Le document prévoit en outre la « libération sans condition de toutes les personnes détenues suite aux événements » du 17 septembre. En outre, le texte propose la "poursuite du processus électoral" au plus tard le 22 novembre, alors que les élections étaient fixées au 11 octobre.
Le sort du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), à l’origine du coup d’Etat de jeudi est quant à lui "laissé à l’appréciation du président qui sera issu des prochaines élections".Les médiateurs proposent aussi le retrait de tous les militaires du gouvernement. Le porte-parole des organisations de la société civile, Me Guy-Hervé Kam, a jugé "honteux" ce projet d’accord.
Pour Luc Marius Ibriga, professeur de droit public a l’université de Ouagadougou le texte, est une prime au coup d’état qui va contre les principes de la Communauté Economiques de Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Selon le professeur Ibriga, la communauté doit se montrer ferme et appliquer le protocole ASP1 sur la bonne gouvernance, qui condamne les coups d’états et qui prévoit des sanctions contre les auteurs de ces genres d’actes.
Avec BBC et VOA
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