Ona Ondo III

Moukagni Iwangou aurait-il été compromis par le pouvoir d’Ali Bongo ?

Moukagni Iwangou aurait-il été compromis par le pouvoir d’Ali Bongo ?
Une des photos publiées par l’Union de ce vendredi 18 septembre © 2015 D.R./Info241

Le feuilleton de la Moukagnisation du gouvernement Ona Ondo III est loin d’avoir livré tout ses secrets. Faisant suite à la déclaration du porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie By Nze hier, le quotidien pro-gouvernemental a livré en une de son numéro 11932 du vendredi 18 septembre, la preuve de la rencontre entre Ali Bongo et Jean de Dieu Moukagni Iwangou. Celui-ci avait affirmé n’avoir pas été consulté pour faire partie de la énième équipe gouvernementale conduite par Daniel Ona Ondo.

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Très harassé par le revers subit par l’exécutif dans son annonce initiale de construire un gouvernement d’ouverture à l’opposition, la Présidence de la République Gabonaise via le quotidien pro-gouvernemental l’Union, a fait fuité des photos attestant la rencontre entre Moukagni Iwangou et Ali Bongo datée du vendredi 11 septembre, jour d’annonce du nouveau gouvernement. Dans sa livraison du jour, L’union publie en sa une la preuve de l’audience qu’a accordé Ali Bongo au président du Front et de l’aile loyaliste de l’Union du peuple Gabonais (UPG - opposition).

On se souvient que le leader du Front, dans son démenti de participer à un tel gouvernement, avait crié haut et fort n’avoir pas été consulté. Or, cette photo compromettante tend à établir le contraire. Mieux, le leader de l’opposition radicale du Front, discuterait avec le pouvoir alors qu’elle réclame une concertation publique et nationale pour aboutir à des élections présidentielles transparentes.

Pour sa défense, Moukagni Iwangou sur sa page facebook, la publication de ces photos serait une embuscade pour se venger de son refus repété : « le régime se sert des images forcement trompeuses pour accréditer trois choses. La première est que j’ai été consulté de longue date. La deuxième est que j’ai négocié le porte feuille de l’agriculture. La troisième est que j’ai reculé sous la pression populaire ». Ce à quoi il répond par « non, non et non ! ».

Avant d’affirmer qu’il a avait juste « été informé de ce que [son] nom a été inscrit dans la nouvelle équipe, et (...) invité à donner [son] accord ». Ce serait donc Yves Fernand Mamfoumbi et Maixant Accombessi, le jeudi 10 septembre, qui l’auraient informé de cette « promotion ». Devant son refus, les deux hommes se seraient mis dans la tête de le faire changer d’avis en convenant d’une rencontre avec Ali Bongo pour tenter de le faire fléchir. Ce qui n’adviendra nullement selon lui.

Moukagni Iwangou aurait accepté cette audience « républicaine » du vendredi 11 septembre pour signifier à Ali Bongo « qu’une telle ouverture ne pouvait être envisageable qu’à la faveur d’une rencontre préalable entre la majorité et l’opposition ». Reste qu’au soir, son nom ait été annoncé dans la nouvelle équipe gouvernementale au grand dam, selon lui, des tractations pourtant infructueuses du cabinet présidentiel.

Ces explications montrent bien que le contact avait été établi entre les deux camps et que le président Moukagni Iwangou avait bien omis plusieurs détails lors de sa conférence de presse au lendemain de l’annonce de son entrée au gouvernement. Pas si sûr que cela suffise à éteindre l’incendie provoquée par ces « preuves » dans l’opinion.

Voici l’intégralité de la contre-offensive de Moukagni Iwangou sur ce sujet

 :
JE PERSISTE ET JE SIGNE. C’EST NON, NON ET NON
Pour se sortir de son camouflet, et tenter de retourner l’opinion contre un homme, le régime se sert des images forcement trompeuses pour accréditer trois choses.
La première est que j’ai été consulté de longue date. La deuxième est que j’ai négocié le porte feuille de l’agriculture. La troisième est que j’ai reculé sous la pression populaire.
Les mots ayant tout leur sens, je confirme, je persiste et je signe, que je n’ai jamais été contacté pour entrer dans un Gouvernement.
En revanche, je précise que j’ai été informé de ce que mon nom a été inscrit dans la nouvelle équipe, et j’ai été invité à donner mon accord. En voici les séquences.
I. Sur la prétendue consultation
Il y a un homme à la base, c’est Yves Fernand MANFOUMBI, le neveu de Pierre MAMBOUNDOU, mon Maître. Je le pratique sur le dossier de la réconciliation de l’Union du Peuple Gabonais, dans lequel il œuvre depuis un an aujourd’hui, au rapprochement entre Monsieur Mathieu MBOUMBA NZIENGUI son oncle, et moi-même.
Le mercredi 9 septembre 2015, il me fait contacter depuis Paris pour me signifier l’urgence d’un retour sur Libreville.
Je rentre le jeudi 10 septembre 2015. Après s’être libéré des obligations de sa charge autour de 22 heures, nous convenons de nous rencontrer chez Jean Noel BOUASSI, notre frère à tous les deux, où je me trouve à cet instant.
Quand Yves Fernand arrive, il est accompagné de Maixent ACCROMBESSI NKANI, que je rencontre pour la première fois ce jour-là, et qui m’avise qu’il a été mandaté par le Chef de l’Etat.
Sur la base de cette indication, affirmer que j’ai été consulté de longue date procède de la simple manipulation.
II. Sur la prétendue négociation
N’étant pas demandeur d’un avantage, je n’ai engagé de négociation avec quiconque.
J’ai eu un entretien, et tout entretien débouche sur un succès ou sur un échec. Voici la trame de l’échec.
Le jeudi 10 décembre à 22 heures, je suis informé par Yves Fernand MANFOUMBI et Maixent ACCROMBESSI NKANI de l’imminence de la publication du nouveau Gouvernement, dans lequel ils me révèlent avoir pris sur eux d’introduire mon nom.
Sur ce fait, dire haut et fort que je n’ai pas été consulté au préalable relève de la simple vérité.
Devant mon refus, alors qu’ils escomptaient joie et reconnaissance, mes interlocuteurs ont sollicité le bénéfice d’un second échange, et m’ont invité à rencontrer le chef de l’Etat lui-même, en affirmant qu’en dépit de nos divergences profondes, il attacherait du prix à la question. J’ai exigé que cette rencontre ait lieu dans un cadre officiel. Au Palais.
Le vendredi 11 septembre 2015, j’ai rencontré Ali BONGO ONDIMBA. Non pas pour négocier un poste ministériel, mais pour lui signifier qu’une telle ouverture ne pouvait être envisageable qu’à la faveur d’une rencontre préalable entre la majorité et l’opposition.
Aux propositions avenantes qui m’ont été faites, je suis resté inflexible. Je dois, à la vérité, reconnaitre que l’échange est resté courtois.
Mes interlocuteurs ont cru jusqu’au bout que j’allais finir par répondre à leur sollicitation, en mettant en avant le caractère républicain de l’appel.
J’ai repoussé l’offre au nom du respect de l’éthique démocratique, qui veut que la majorité gouverne et que l’opposition, a minima s’oppose, a maxima propose.
III. Sur le prétendu recul
C’est un homme serein que les militants et les nombreux visiteurs ont trouvé à domicile, le soir du 11 septembre 2015.
Je me réjouis que mon choix soit celui du Peuple.
Sur cette ligne, ni les difficultés financières endurées, ni les honneurs promis ne peuvent infléchir des convictions au nom desquelles, j’ai déjà repoussé une offre similaire exprimée en son temps par Omar BONGO ONDIMBA.
Autre temps autres mœurs. Omar BONGO ONDIMBA avait eu la précaution de ne pas persister à publier mon nom. En retour, j’avais eu la précaution de ne pas afficher mon refus.
Voici la vérité. Tout le reste n’est que pure spéculation.
Je m’appelle MOUKAGNI-IWANGOU.
Je suis né à MOUILA.
Je réside dans la Commune d’AKANDA.
Je suis prêt à répondre de l’ensemble de mes actes.

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