L’appel à la libération de l’activiste Gabonais Dangher s’intensifie sur la toile

Membre éminent de la coalition des Gabonais des Etats-Unis, société civile opposée au pouvoir d’Ali Bongo, l’indigné a été écroué dans la nuit du 7 au 8 Juillet 2015, par la branche armée des renseignements (DGR - Direction générale du Renseignement), suite à un mobile tendancieux qui paraît préconçu par les ’’collabos’’ du pouvoir du Bord de mer. Officiellement, il lui est reproché plusieurs affaires d’escroquerie portant sur des véhicules non livrés à ses clients par Christian Alex Nkombengnondo . Les proches de l’importateur de véhicules d’occasion des USA, disent avoir soldé les dites dettes sans que sa libération s’en suive. L’affaire de droit commun aurait ainsi basculée sur le terrain politique.

Dangher par son action de dénonciation et de conscientisation du Peuple Gabonais gêne-t-il le pouvoir ’’immergent’’ d’Ali Bongo ?

Une déferlante et enflammée indignation est perceptible sur les réseaux sociaux depuis l’arrestation de Dangher, avec comme message accentué, « freedom Christian Alex Nkombengnondo ». A cet effet, plusieurs citoyens lambda ont mis spontanément en profil des photos à l’effigie de l’activiste gabonais emprisonné injustement. Dont la plus partagée est celle où le membre de la société civile gabonaise porte un tee-shirt de sa marque où est inscrit ce message poignant « celui qui t’empêches de rêver, empêches-le de dormir. »

Dans cette occurrente pratique d’injustice citoyenne, la version officielle brandit par le pourvoir judiciaire à la solde du magistère présidentiel, est qu’il serait poursuivi pour une affaire de détournement de fond publics. Lesquels ? Cet énième épisode d’emprisonnement des citoyens opposants, est vraisemblablement la méthode machiavélique du pouvoir d’Ali Bongo qui vise à intimider et à empêcher les Gabonais de s’exprimer librement. Et de dénoncer les abus du pouvoir, les travers financiers, les détournements abusifs des deniers publics, la gabegie, la corruption, de l’enrichissement illicite des "hommes et femmes du président".

Selon une source proche de la justice, le parquet de Libreville aurait refusé de retirer la plainte d’un ancien lieutenant d’Ali Bongo qui aurait remis à Monsieur Nkombengnondo, une somme colossale d’argent pour l`achat d`un véhicule à l’étranger. Et c’est un fait très curieux, qui jette le doute sur cette affaire. Car le présumé abusé a retiré sa plainte du fait qu’il ait été remboursé totalement.

Jusqu’à nos jours, c’est la principale cause officielle de son arrestation qui est véhiculée. Mais, selon la même source, officieusement, l’activiste gabonais, membre éminent de la coalition des Gabonais des États-Unis fait l`objet actuellement d`un interrogatoire musclé sur son activisme politique contre le régime d’Ali Bongo.

D’autres sources pénitentiaires, précisent que « M. Nkombengnondo se trouve à l`heure actuelle a ‘’sans famille’’, à la prison centrale encellulé par la DGR. Mais, l’engagement à travers ses vidéos de dénonciation de l’action politique agonisante d’Ali Bongo très suivies sur YouTube serait sans doute, la plus flagrante preuve de son arrestation. » Car, son combat citoyen est basé sur la lutte pour la liberté d’expression et la démocratie, sur l’appropriation des valeurs républicaines, des droits et devoirs citoyens, sur la probité et l’exemplarité que doivent incarnées les actions gouvernementales et présidentielles en terre gabonaise.

Le caricaturiste Lybek dans ses ’’Gabonitudes’’ publiés dans le quotidien pro-gouvernemental l’Union résume les mobiles de son arrestation

Tout semble alors évident. Vu que l’engagement et le rôle du jeune entrepreneur, modèle pour la jeunesse gabonaise, Christian Alex Nkombengnondo au sein de la coalition des Gabonais des Etats-Unis, s’était amplifié lors de son récent voyage à Libreville. Ceci, par le canal des minis reportages sur la misère des Gabonais. En l’occurrence, la vidéo buzz, très partagée sur les réseaux sociaux sur l’état alarmant de l’hôpital psychiatrique situer au quartier Mélen, et au sujet de la situation sociale des handicapés au Gabon.

L’action de plusieurs activistes gabonais utilisant habilement les réseaux sociaux, à l’image du ’’Printemps arabes’’ gênent à coup sûr, le pouvoir vacillant d’Ali Bongo. En effet, à travers l’appropriation par le peuple gabonais, du réseau social Facebook, la coalition des Gabonais des Etats-Unis et plusieurs autres mouvements associatifs de France notamment, se font remarquer par la diffusion de messages, vidéos qui ont une forte audience, dont les plus virulents sont le courageux républicain Dangher, le trépident Landry Washington, le truculent populaire Landry Mbeng alias Lanlaire, et la très appréciée, femme engagée, ’’Tata Huguette’’.

Silence radio des hommes de l’opposition et de la société civile, indignation populaire

Depuis plus de deux semaines, cette arrestation est passée quasiment sous silence. Aucuns hommes politiques de l’opposition gabonaise, aucuns membres de la société civile ne se sont exprimés pour exiger la libération de leur pair activiste, opposant, Christian Alex Nkombengnondo. Et pourtant, l’action d’activisme active menée par ce dernier converge vers leurs combats. Car il appel dans ses vidéos et messages au changement radical de paradigme politique au Gabon.

Un profil appelant à la libération de l’activiste

Interrogé par Info241, un membre de la coalition gabonaise ’’Alternance démocratique gabonaise’’ a fait remarquer que « nous savons tous que c’est une machination clairement politique d’Ali Bongo. Il avait certes, un litige avec une personne à qui il devait de l’argent. Mais étant aux États-Unis, il ne pouvait s’acquitter de cette dette. De retour à Libreville, il a soldé cette obligation financière. Et la plainte a été retirée. Mais la justice Gabonaise aux ordres comme à l’accoutumée, a décidé de le garder prisonnier jusqu’à ce jour pour des raisons liées à son engagement citoyen et politique ».

Un autre activiste indigné et profondément outré par la justice à deux vitesses made in Gabon a martelé aux autorités de la justice gabonaise ce qui suit, « vous, responsables de la justice au Gabon, n’emprisonnez jamais pas les commanditaires et auteurs des crimes rituels et économiques, parfois membres du gouvernement. Et d’ailleurs, en parlant de vols et de pillages actifs, il n’y a pas plus voleurs qu’au sein de la famille Bongo au Gabon et au sein du PDG. Y’en a marre de cette justice manipulée par les politiciens véreux ».

S’offusquant du référent culturel gabonais, qui appelle souvent à la justice de Dieu en tant d’injustices et de crimes odieux envers les siens, un enseignant-chercheur de l’UOB explique dépité par cette mentalité d’apathie sociale que, « Dieu a donné suffisamment d’intelligence à l’Homme pour qu’il résolve ses problèmes ; s’en remettre à lui tout le temps, c’est remettre en cause l’idée que nous sommes des êtres doués d’intelligence pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Dieu nous attend au ciel. Si la ‘’République Bongolaise’’ doit tomber, c’est nous qui devons la faire tomber. »

Parlant du silence des hommes politiques du Front et d’autres coalitions de l’opposition gabonaise, une dame déçue et outrée par la récurrence d’enferment des citoyens qui osent s’exprimer contre le régime d’Ali Bongo, déclare courroucée que « c’est vraiment dommage qu’aucun homme politique de l’opposition ne s’exprime sur ce sujet. Qu’est-ce qui se passe dans ce pays ? C’est quoi cette indifférence blessante ? Monsieur Christian Alex Nkombengnondo doit être libéré avec une pression citoyenne et politique. Il faut lancer un hashtag sur les réseaux sociaux (Twitter & Facebook). On ne peut pas rester insensible, à ce point. »

Rappelons à toutes fins utiles que Christian Alex Nkombengnondo a soutenu en 2009 Ali Bongo lors de l’élection présidentielle dernière. Déçu, comme beaucoup des Gabonais par son action politique de maquettes et de sempiternelles promesses non tenues, l’activiste s’est exprimé depuis les USA, ouvertement contre les méthodes de gestion de la chose publique par le pouvoir en place au Gabon. Exprimant sa déception, il qualifiait l’action politique d’Ali Bongo comme une ingratitude criarde envers le peuple gabonais qui aurait crut en son programme politique.

Il y a, pour son prochain, un manque de respect flagrant, disait-t-il lors d’une interview relayée dans les médias gabonais : « il y a plusieurs ingénieurs Gabonais aux Etats-Unis qui veulent participer au développement de leur pays. Mais nous avons l’impression que seules quelques personnes ont ce privilège. Ce qui n’est pas normal car tout Gabonais a le droit d’aider son pays s’il le souhaite ; d’autant plus s’il dispose de l’expertise nécessaire. Tel est le profil de la quasi-totalité des membres de notre groupe, et de plusieurs Gabonais de la diaspora, qui peuvent venir en aide au pays. »

Ancien responsable du protocole et de la sécurité de l’opposant historique d’Omar Bongo, Pierre Mamboundou dans le mouvement des jeunes en 2005, M. Christian Alex Nkombengnondo est très connu au Gabon comme l’un des grands émulateurs du mouvement Rap gabonais. Découvreur de talents, producteur discographique et promoteur de la ligne de sportswear « Intché », Dangher est un homme d’affaires, athlète de renom, champion du Gabon, de l’Afrique centrale et vice-champion des Etats-Unis en Taekwondo.